L'enfant sage
L’enfant comprend très tôt que l’amour est CONDITIONNEL : si tu es gentil ; si tu ne me déranges pas, si tu ne me fais pas honte, si tu es calme…. Il apprend à devenir l’image que l’on souhaite de lui. Il se conforme aux règles, il est très sage, obéissant, dans l’espoir d’obtenir de l’amour ou pour éviter le rejet. Pour le parent, c’est un enfant parfait.
On parle d’enfant parentifié lorsque l’enfant devient un miroir affectif qui doit renvoyer à ses parents une image valorisante d’eux-mêmes. L’enfant développe ainsi une personnalité adaptée à ce que le parent attend, perdant le contact avec son vrai soi.
L’enfant sait instinctivement qu’il n’a pas le droit de remettre en question l’image parfaite de ses parents, même s’il vit des injustices ou des souffrances. Cela devient une stratégie de survie affective. Ainsi l’enfant pense qu’il sera aimé en échange. Il se dit : « Si je suis parfait(e) et que je l’admire, ils m’aimeront. » Il adopte l’admiration comme un masque pour rester en sécurité affectivement.
Un enfant obligé d’admirer ses parents est souvent dans une position psychologiquement complexe : il ne peut pas exprimer ses émotions authentiques, il refoule ses ressentis négatifs, il vit dans une forme de dissonance cognitive entre ce qu’il ressent et ce qu’il « devrait » ressentir.
Même s’il est aimé pour sa gentillesse, son calme, il se sent invisible dans son soi. C’est une blessure profonde : « On m’aime, mais pas vraiment pour moi. On m’aime pour le rôle que je joue ».
Cette stratégie de survie émotionnelle devient un fonctionnement qui perdure à l’âge adulte : ne pas contredire ses parents ; éviter les conflits ou discussions « sensibles » ; jouer le rôle de la « bonne fille / du bon fils », continuer d’admirer ses parents. Et ce même si, il est devenu autonome dans sa vie professionnelle, sociale ou amoureuse, il reste enfermé dans une posture infantile vis-à-vis de ses parents. Car l’amour est resté conditionnel, la peur ou la culpabilité d’aller contre est toujours présente.
La relation est donc superficielle, basée sur le mensonge. Les figures d’attachement ne perçoivent que le rôle que l’enfant ou l’adulte joue pour leur plaire, pas la personne qu’il est vraiment.
Pour l’enfant devenu adulte, il y a un décalage entre ce qu’il est vraiment et ce qu’il montre dans la relation familiale. Ainsi, il n’a pas d’autres possibilités que de cacher par exemple son orientation sexuelle, ses difficultés dans les relations sociales, des choix de vie… A défaut de les confronter, on oppose des silences, de l’éloignement pour tenter d’exister.
Parfois, un regard extérieur permet d’y voir plus clair sur ce que nous traversons. Je vous invite à prendre rendez-vous en ligne ou au 06 16 58 31 61 si vous souhaitez en parler.